Je m’appelle Quentin HABERT et j’ai la chance et la fierté de compter parmi les enfants que Sylvaine aura eus.

Dans la fonction que j’occupe, il n’est pas rare d’avoir à composer avec les imperfections, de jouer de temps à autre avec une vérité qui pourrait entraver le bon déroulement d’une action entreprise.

Aujourd’hui, bien que l’exercice soit particulièrement éprouvant en raison de son absence, je suis là pour parler de notre mère et ainsi participer à la faire revenir parmi nous encore un instant, au travers de ces quelques mots.

Ce qui m’a réconforté et qui vient m’ôter un peu de l’immense poids que j’ai sur le cœur, c’est que pour préparer ce discours je n’ai non pas eu à anticiper quels pièges il allait falloir que j’évite pour parler d’elle mais la difficulté a véritablement été de maintenir une certaine concision tant le nombre de sujets pour faire son éloge se sont bousculés dans mon esprit.

Oui, nous avons perdu un membre de notre équipe, de notre meute comme j’aimais à le dire. Et la douleur est plus particulière car il s’agit de la femme qui nous a donné vie.

Lorsque son cœur à cessé de battre, c’est une partie de nous même qui est morte avec elle…
La chaleur qu’elle animait dans nos cœurs à disparu pour laisser place à une pénible sensation de vide.

Je n’ai bien sûr pas été le seul homme de sa vie et qui pourrait pouvoir prétendre connaitre quelqu’un de façon absolue.

Mais nous nous connaissions suffisamment pour que je puisse affirmer en toute quiétude qu’elle n’aurait jamais accepté que ce soit sur cette sensation que l’on reste.
C’est elle la première qui m’a fait comprendre que tant que l’on bouge, tant que l’on respire, même si c’est douloureux, c’est que l’on est en vie.
Et tant que l’on est en vie c’est une possibilité que l’on a que de tout mettre en œuvre pour créer et préserver son bonheur.

Ce qui a le mieux caractérisé maman était son sourire, sa volonté et sa capacité à transmettre sa joie de vivre à ceux qui ont eu la chance de faire partie de sa vie ou de la côtoyer.

Et c’est cette image qu’il faut garder d’elle à mon sens.

L’image d’une femme ouverte d’esprit, intelligente.
L’image d’une femme généreuse au quotidien et d’une lionne face à l’adversité. 
Celle d’une femme qui a combattu jusqu’au dernier souffle et avec dignité son cancer avec la détermination dont elle a toujours fait preuve envers ce qui pouvait l’empêcher de sourire.


Malheureusement c’est un ennemi face auquel personne ne gagne.
Il s’agit moins de considérer le temps dont on pense devoir disposer pour s’accomplir mais du temps que l’on a réellement à disposition.
Et c’est aussi cela qu’elle m’a appris. Nous ne saurons jamais prédire le temps qu’il nous reste et c’est pourquoi la recherche de ce qui peut nous rendre heureux doit être continue et préservé une fois Nôtre quels que soient les efforts à déployer.

Bien sûr, comment le départ d’une mère aimante, d’une telle femme pourrait ne pas laisser naitre de regrets :

Je ne pourrai jamais te présenter la femme que je rencontrerai.
Je ne pourrai plus te faire partager mes victoires ni retrouver le sentiment de perfection qu’un enfant trouve seulement dans les yeux de sa mère.

Mais il faut se faire un devoir de se battre pour que ce qu’elle nous a dispensé vive au travers de nous, de le faire rayonner sur les personnes qui feront partie de nos vies car c’est une chance d’avoir connu cela.

C’est dans l’unité et avec cette force qu’elle nous a transmise que nous trouverons le moyen de les surmonter.

Alors faisons en sorte d’en être les dignes héritiers et de transmettre avec conviction cette joie de vivre qui l’animait tant.

Enfin, j’adresserai ces tous derniers mots plus particulièrement à mes frères car il est une chose qu’il nous appartient de préserver. Il s’agit de son sourire qui nous à tous réconfortés un jour ou l’autre.

Car c’est lorsque nous sourions que je la vois.

Sylvaine, maman. A jamais dans nos cœurs.